Le 24 juillet 2019, la Commission européenne a publié des rapports, dont un sur l'évaluation des cas récents de blanchiment de capitaux présumés impliquant des établissements de crédit européens. Ces rapports ont montré les lacunes dans la mise en oeuvre des règles.
La lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est l'une des principales priorités de la Commission européenne. Toutefois, de nombreuses institutions financières ont manqué à leurs obligations en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ou ne s'y sont pas conformées du tout.
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À la suite de ces différents scandales et pour garantir l'intégrité du système financier de l'Union européenne, ces différents rapports de la Commission européenne ont souligné les leçons tirées et les points à améliorer. Les principales lacunes identifiées dans le dernier rapport de la Commission européenne sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sont les suivantes :
Mauvaise application ou inapplicabilité des obligations légales auxquelles sont soumis les systèmes et contrôles de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ;
Décalage entre la propension au risque et la gestion du risque ;
Contrôle inefficace des politiques de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
La dissonance entre les États membres en matière de lutte contre le blanchiment d'argent
Par ailleurs, la Commission a constaté que les États membres n'appliquaient pas les règles de la même manière, ce qui rend difficile pour l'Union de prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.Les banques ne se sont pas conformées aux exigences essentielles de la directive anti-blanchiment, telles que l'évaluation des risques, la vigilance à l'égard de la clientèle et la déclaration des transactions suspectes aux cellules et activités de renseignement financier ;
Les autorités publiques n'interviennent qu'après la matérialisation de risques significatifs ou seulement lorsqu'elles ont connaissance de cas répétés de non-respect des règles et de gouvernance. Les réactions des autorités de contrôle bancaire ont été variables en termes de calendrier et d'action. La coopération entre les autorités nationales de surveillance et la Banque centrale européenne devrait être encore améliorée.
Même avec les dernières réformes et directives sur le blanchiment d'argent (4e, 5e directive AML and soon the 6e directive AML) qui corrigent une grande partie des problèmes constatés, la Commission européenne est confrontée à la nécessité de mettre en oeuvre de nouveaux actes législatifs.