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Couper les liens pour minimiser les risques peut sembler judicieux, mais que se passe-t-il lorsque la réduction des risques va trop loin? En 2015, M. Iraj Hashi, professeur d'économie basé au Royaume-Uni,, a vu ses comptes bancaires fermés brutalement après 40 ans d'activité sans aucune explication. La raison la plus probable? Son origine iranienne.
La réduction des risques peut être définie comme la pratique consistant à réduire ou à éliminer l'exposition financière aux risques perçus, souvent en rompant les liens avec certains clients, marchés ou activités commerciales jugés à haut risque.
Bien que conçues pour protéger, les politiques de réduction des risques peuvent involontairement causer des dommages. Des politiques de réduction des risques trop larges peuvent exclure du système financier des entreprises ou des communautés légitimes, réduisant ainsi leur accès aux services financiers essentiels et encourageant potentiellement les économies informelles.
Le de-risking peut également nuire à l'institution financière elle-même, en entraînant de lourdes amendes ou en portant atteinte à sa réputation, car les clients et les régulateurs peuvent mettre en doute son engagement en matière d'équité et de transparence.
Existe-t-il une manière plus équilibrée de procéder au "de-risking" sans en subir les conséquences involontaires ? Voyons comment.
Quelle est la réglementation qui sous-tend le "de-risking" ?
Avant de se pencher sur les moyens d'optimiser le "de-risking", il est important de comprendre le paysage réglementaire qui le sous-tend.
Dans l'UE, aucune réglementation ne mentionne le de-risking. La directive européenne relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux (AMLD6) aborde indirectement la question du de-risking en renforçant les lignes directrices sur la manière dont les institutions financières évaluent et gèrent les risques liés aux clients et aux transactions.
Il est important de noter que la directive européenne sur les comptes de paiement de 2014 (EPA) mentionne à l'article 15 que tous les individus dans les États membres ont le droit d'ouvrir et de conserver un compte de paiement avec des caractéristiques de base. Cela garantit l'inclusion financière et l'accès aux services bancaires essentiels pour tous les citoyens et résidents légaux.
En 2022, l'Autorité bancaire européenne (ABE) a émis un avis sur l'ampleur et l'impact du "de-risking" dans l'UE dans leur document EBA/Op/2022/01. Ce document souligne la nécessité d'une approche équilibrée et fondée sur le risque dans les mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et invite les institutions financières à éviter les exclusions générales de clients et à évaluer les risques au cas par cas.
Le Groupe d'action financière (GAFI) a partagé le même point de vue dans sa déclaration du 23 octobre 2014 sur l'approche fondée sur le risque et la réduction des risques, et la Banque mondiale dans son rapport de 2015 sur la réduction des risques dans le secteur des banques correspondantes.
En 2023, le Trésor américain a publié une stratégie de réduction des risques. Ce rapport, le premier du genre, examine le phénomène de la réduction des risques des institutions financières, en explore les causes profondes et identifie les groupes les plus touchés. Il présente également des recommandations politiques clés pour atténuer les effets négatifs de ce phénomène.
Comment utiliser une approche basée sur le risque lors du de-risking ?
En matière de réduction des risques, une approche fondée sur les risques garantit que les décisions sont prises sur la base d'une évaluation objective des risques individuels et non sur la base de politiques ou d'hypothèses générales et indifférenciées.
En évaluant chaque cas séparément, les institutions peuvent mettre en oeuvre des mesures proportionnées d'atténuation des risques, telles qu'une diligence renforcée ou l'exclusion de services, plutôt que de recourir à l'exclusion pure et simple. Cette approche est également conforme aux attentes réglementaires, qui soulignent l'importance de la gestion des risques sans compromettre l'accès aux services financiers.
Lorsque vous décidez de réduire le risque d'un client, suivez ce processus basé sur le risque :
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Évaluez les risques et les avantages liés à la poursuite de la relation. Le risque potentiel l'emporte-t-il sur les avantages ou des mesures d'atténuation peuvent-elles être appliquées pour le gérer efficacement ?
2
Évaluer les possibilités d'atténuer les risques. L'EDD doit-il être appliqué au client ou certains services peuvent-ils lui être limités ? Par exemple, pas d'utilisation de cartes prépayées, pas d'argent liquide, etc. Analyser l'historique des transactions du client et son comportement général afin de déterminer s'il existe des signaux d'alerte réels ou simplement des risques perçus sur la base de catégorisations générales.
3
Avant de prendre une décision, communiquez avec le client pour clarifier ses préoccupations, demander des documents supplémentaires ou explorer d'autres solutions qui réduisent le risque.
4
Examiner si la réduction des risques affecterait de manière disproportionnée les personnes ou les entreprises vulnérables et explorer des alternatives qui soutiennent l'inclusion financière.
5
Évaluer l'impact financier et la réputation des décisions de réduction des risques, en s'assurant qu'elles sont justifiées et bénéfiques pour l'institution financière.
Si toutes les options ont été envisagées, mais que le risque est toujours jugé trop élevé, l'institution financière peut alors aller de l'avant et mettre fin à la relation avec le client.
L'importance de la communication avec les clients
Maintenir des lignes de communication ouvertes avec les clients dont la relation a été interrompue en raison de la réduction des risques. Leur expliquer clairement les raisons des mesures prises et leur proposer des conseils pour résoudre les problèmes de risque lorsque c'est possible.
Comment documenter votre décision de de-risking
Il est essentiel de documenter les décisions de réduction des risques pour garantir la transparence et la responsabilité, en démontrant que les décisions ont été prises sur la base d'une analyse approfondie et fondée sur les risques. Elle fournit également un dossier clair pour les examens réglementaires, les audits ou les contestations juridiques potentielles, protégeant ainsi l'institution contre un examen ou des litiges futurs.
La création d'une feuille de calcul pour enregistrer les décisions de réduction des risques est un moyen pratique d'organiser et de suivre les informations clés pour chaque cas.
La feuille de calcul doit comporter des colonnes pour le nom du client, les détails du compte, les résultats de l'évaluation des risques, la justification de la décision, les mesures d'atténuation envisagées, les actions entreprises et la date de la décision, ainsi que les actions de suivi ou les examens prévus.
Il existe également des documents clés qui doivent être conservés dans un dossier organisé consacré à toute décision de réduction des risques. Ces documents comprennent les rapports d'évaluation des risques, fichiers CDD du client, les registres de décisions internes, les registres de communication avec le client et les rapports réglementaires.
Les institutions financières devraient disposer d'un système centralisé de conservation des données et d'une documentation prête à être auditée en cas d'inspections réglementaires ou d'audits internes.
Comment soutenir le personnel en matière de réduction des risques ?
Les membres du personnel des institutions financières, en particulier la première ligne de défense, doivent être soutenus dans la manière de gérer le "de-risking". Il s'agit notamment de
1
Politiques et procédures: Les institutions financières devraient disposer de politiques et de procédures claires et exhaustives décrivant les critères et le processus de réduction des risques, afin que le personnel puisse prendre des décisions informées et cohérentes, conformément aux exigences réglementaires.
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Formation: les membres du personnel doivent suivre une formation régulière pour reconnaître les signes de clients à haut risque et comprendre l'approche fondée sur le risque de l'élimination des risques, ce qui leur permet de gérer efficacement des situations complexes. La formation doit également porter sur les obligations légales et les conséquences potentielles de décisions inappropriées en matière de réduction des risques.
3
Soutien et ressources continus: les institutions financières devraient fournir un soutien continu par le biais de ressources accessibles, telles que des documents d'orientation, des outils d'évaluation des risques et un service d'assistance téléphonique ou une équipe d'experts.
4
Ia coopération interservices: il devrait y avoir une communication transparente entre les équipes de conformité, de gestion des risques, juridiques et de première ligne afin de garantir une approche holistique de la réduction des risques.
Quels sont les effets négatifs de de-risking?
Si l'on utilise une approche globale plutôt qu'une approche fondée sur les risques, la réduction des risques pourrait avoir des conséquences négatives susceptibles d'avoir un impact profond sur notre monde.
Les personnes et les entreprises dont le risque est réduit parce qu'elles sont nées ou résident dans une juridiction à haut risque peuvent perdre l'accès aux services financiers essentiels, ce qui exacerbe les inégalités économiques et sociales. Ils peuvent se tourner vers des canaux financiers non réglementés ou informels, augmentant ainsi le risque global de blanchiment d'argent, de fraude et de criminalité financière.
L'interruption des relations de correspondance bancaire peut entraver les transactions transfrontalières, ce qui affecte les entreprises qui dépendent des chaînes d'approvisionnement mondiales et des envois de fonds.
Le "de-risking" intelligent : protéger les institutions et les clients
Une approche globale de la réduction des risques n'a pas seulement un impact sociétal et économique, mais peut également entraîner des problèmes pour l'institution financière. Il s'agit notamment amendes, atteinte à la réputation et contrôle réglementaire.
En concentrant leurs ressources sur les clients, les transactions et les juridictions à haut risque, les institutions financières peuvent répartir leurs efforts plus efficacement et s'assurer que leurs cadres de lutte contre le blanchiment d'argent sont à la fois complets et adaptables.
Cette approche permet non seulement d'identifier plus précisément les menaces potentielles, mais aussi d'atténuer les perturbations inutiles pour les clients à faible risque, favorisant ainsi un écosystème financier plus durable.
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Financial InstitutionsMon 01 April 2019
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